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Synthétiser un texte avec XMind Summarizer

mardi 20 août 2013, par Denis Rebaud

XMind Summarizer est une application qui transforme une page HTML en map XMind Pro dont les sujets sont des extraits du texte de cette page, le tout constituant une synthèse automatique.

Si une telle application semble tentante sur le papier, je reste réservé sur son réel intérêt.

 De la limite de l’automatisation

Voici une vingtaine d’années, j’ai proposé au responsable des achats de l’entreprise où je travaillais d’injecter automatiquement dans le système de gestion des commandes fournisseurs les nomenclatures mécaniques des machines spéciales que nous construisions. Comme j’avais conçu les deux logiciels, il était très facile pour moi de les interconnecter. De plus, les gains étaient évidents à mes yeux : pas d’oubli, pas d’erreur dans la saisie des références, etc.

À mon grand étonnement, mon collègue refusa poliment mais fermement ma proposition, arguant que ses acheteurs, en étant obligés de manipuler eux-mêmes les informations a) mémorisaient ce qu’ils avaient commandé, ce qui facilitait le suivi et b) pouvaient faire le lien avec ce qui était disponible en stock, évitant ainsi de commander en double du matériel souvent coûteux.

J’ai compris ce jour-là qu’une automatisation trop poussée, en excluant l’individu du processus de gestion des informations, n’était pas forcément une bonne chose.

En trouvant cette extension logicielle, j’ai repensé à cette anecdote et je préfère, au risque de paraître vieux jeu, ne pas changer mes habitudes de travail qui consistent à construire moi-même mes cartes, et ce pour plusieurs raisons.

 Inconvénients d’une carte de synthèse automatique

  1. XMind Summarizer, en insérant directement des phrases complètes au lieu de mots-clés, produit des cartes illisibles une fois imprimées et très difficiles, sinon impossibles, à manipuler mentalement,
  2. XMind Summarizer n’a aucune idée de mes objectifs de lecture et ne peut donc pas décider à ma place de ce qui est important dans le texte,
  3. XMind Summarizer, en filtrant le texte, ne me permet pas de garder en mémoire une trace des informations utiles, aussi infime soit-elle, qui pourrait resurgir à la faveur d’une discussion ou d’une réflexion sous forme d’une intuition : « Oui ! Ce truc me dit quelque chose ! J’ai déjà lu ça quelque part ».

 Conseils

Quitte à utiliser un logiciel de synthèse automatique, choisissez un logiciel qui génère une mise en page classique, plus facile à imprimer ou lire, et qui accepte plus de formats en entrée (PDF, DOCX, etc.) comme Copernic Summarizer. Regardez aussi d’autres outils d’analyse linguistique tel Tropes si votre objectif est d’analyser le contenu (narratif, descriptif, argumentatif, etc.).

Au pire, avec un simple copier/coller entre le logiciel de synthèse automatique et XMind, vous obtiendrez très vite le même résultat que Xmind summarizer, mais avec plus de choix dans les format de texte en entrée.

Mais le mieux, c’est de créer votre propre map : à chaque fois qu’une idée vous intéresse lors de votre lecture de la synthèse, insérez un sujet contenant un mot-clé faisant penser à celle-ci puis collez dans la note attachée le fragment de texte développant cette idée. Au bout de trois ou quatre idées,vous sentirez qu’il peut être utile de regrouper celles-ci derrière un sujet plus général, structurant du même coup naturellement votre carte au fur et à mesure de la lecture. Une fois cette dernière terminée, vous obtiendrez une carte bien plus lisible et plus facilement mémorisable.

 En conclusion

Si vous souhaitez vraiment gagner en efficacité, ne laissez jamais le soin à un outil de penser à votre place et apprenez plutôt à lire plus vite pour ne rien perdre des informations qui vous passent entre les mains.

Ceci écrit, je vous invite à télécharger la version d’évaluation disponible sur le site de l’éditeur pour vous forger votre propre opinion. Après tout, ce logiciel peut vous être utile si vous brassez de grandes quantités d’informations.


Pour être complet dans mon argumentaire, il y a une autre raison pour laquelle je ne cherche pas à réduire le volume de texte à lire quand je suis en quête d’informations, surtout dans un domaine que je ne connais pas : je cherche au contraire à « m’enivrer », afin de basculer dans un état de flow, tel que le décrit Mihaly Csikszentmihalyi. Et cela passe justement par une lecture rapide de grande quantité d’informations, parfois jusqu’à une centaine de pages HTML avant de commencer à cartographier une quelconque information (sauf les mots-clés utilisés dans les moteurs de recherche).