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Apprendre une poésie difficile

vendredi 2 juillet 2004, par Anne Faure

 Le challenge

Septembre 2003 : ma fille Chloé rentre au CM1, (elle a bénéficié de la béta version de la formation carte heuristique junior cet été), et elle découvre la première poésie qu’elle doit apprendre cette année :

J’ai bâti la maison idéale
 
Je l’ai proférée en pierres sèches, ma maison,
Pour que les petits chats y naissent dans ma maison,
Pour que les souris s’y plaisent dans ma maison,
Pour que les pigeons s’y glissent
Pour que la mi-heure y mitonne,
Quand de gros soleils y clignent dans les réduits
Pour que les enfants y jouent avec personne,
C’est- à-dire, avec le vent chaud, les Marronniers
 
Il n’y avait pas de toit sur ma maison,
Ni de toi ni de moi, dans ma maison,
Ni de maître ni de cage, ni de raison,
Ni d’ange, ni de paupière, ni la peur,
Ni d’armes, ni de larmes, ni la religion,
Ni d’arbres, ni de grands murs, ni rien que pour rire,
 
C’est pour cela qu’elle est si bien bâtie, ma maison.
 
André Frénaud (1907-1993)

Vous sentiriez-vous capable de l’apprendre ?

 La solution

Devant le style et la difficulté de la poésie en question (répétitions, enchaînements d’idées pas toujours « évidents »), je décide d’aider ma fille à en faire une carte, c’est-à-dire que je l’aide à définir des principes et je reste à coté d’elle pendant qu’elle le fait, nous réfléchissons ensemble parfois sur « quel dessin » ?

Les quelques principes que nous avons utilisés sont, dans ce cas particulier d’une poésie :

  • une branche par suite d’idées proches, les branches tournant dans le sens des aiguilles d’une montre à partir du haut à droite (pour garder le coté séquentiel de la récitation) ;
  • une petite maison dessinée à chaque répétition (« ma maison »), des mots dès que cela nous parait trop difficile à symboliser...

 Le résultat

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Du coup, après avoir été créée, la carte sert pendant une journée de support de récitation (elle lit la carte pendant qu’elle récite), puis la récitation se fait sans la carte...

Ça marche très bien.

 Épilogue

La fin de l’histoire se situe six mois après. L’équipe Pétillante me demande de rassembler quelques cartes de mes enfants pour témoigner sur ce site et je retrouve cette poésie. Avec Chloé, on se fait le challenge d’essayer de nous en souvenir juste avec la carte... et nous y sommes arrivées, à un mot près : c’était l’ange dont le dessin n’avait pas été capable de nous rappeler l’idée six mois après.

Tout le reste a fonctionné !

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