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Retour d’expérience
Journal d’un cartographe (février 2004)
lundi 8 mars 2004, par
Depuis début février 2004, j’expérimente une nouvelle méthode de travail : je dessine les branches après avoir écrit tous les textes, un peu à la manière de Jean-Luc.
Certes, je coloriais déjà les branches une fois le texte en place pour éviter que le moindre frottement de ma main sur le papier n’étale la poudre, mais cette-fois, je ne trace même plus de trait. Pourquoi ? Je trouve que le trait noir dans chaque branche a tendance à uniformiser la carte, vu que les textes sont déjà tous en noir. [1]. Sans trait noir, la couleur est mieux mise en évidence.
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Ceci m’a permis de découvrir plusieurs bénéfices :
- la longueur des branches est parfaitement ajustée aux mots-clés (du moins sur la partie droite de la carte, pour la gauche, il faut estimer le point de début d’écriture) ;
- n’ayant aucune ligne à suivre pour écrire, je peux donner plus facilement une forme tordue à mon écriture, ce qui embellit mes branches (de mon point de vue).
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Au début, il y a eu quelques ratés [2], mais avec un peu d’habitude, il est très facile de positionner le point de départ du texte. Pour cela, je projette mentalement l’image de la future branche sur le papier juste avant de commencer à écrire.
L’idée de projection convient particulièrement bien à ma façon de construire une carte : plutôt que de considérer la feuille de papier comme un plan en deux dimensions (a), je la perçois comme une fenêtre sur un monde en trois dimensions (b), d’où la vue en perspective avec deux points de fuite. Et comme je prend un malin plaisir à tordre mon écriture, c’est comme si les mots-clés épousaient une surface faite de trous et de bosses (c) comme dans le monde réel.
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Pourquoi un tel plaisir à déformer les mots-clés ? Je me sens comme un sculpteur qui pétrit de la terre glaise pour lui donner forme. Ici, je m’approprie l’information en la transformant (littéralement en lui donnant une autre forme).
Mais il y a aussi une autre motivation : en donnant une forme unique à chaque branche et en lui associant inconsciemment l’émotion que je ressens en écrivant, les informations liées à la carte me reviennent plus facile à l’esprit quand je pense à la carte ou je la regarde.
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Peut-être avez-vous remarque l’œil dans le fragment présenté en exemple ? Cette idée ne m’est venue qu’une fois tous les mots-clés couchés sur le papier. Ce qui est troublant, c’est que cette image colle parfaitement au sujet évoqué : la vision du monde à travers les âges.
Mon confrère Clément Boyé m’avait déjà expliqué que la forme générale d’une carte heuristique n’était pas totalement le fruit du hasard et que notre inconscient guide notre main.
Décidément, voici un nouveau champ de réflexion qui s’ouvre à moi.
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[1] C’est plus facile en prise de notes car cela évite de jongler avec les crayons ou les feutres de couleurs tout en conservant une certaine discrétion.
[2] C’est surtout vrai pour les branches de gauche, car il n’est pas aisé de positionner correctement le début du texte. Il faudrait que j’essaie d’écrire à rebours en commençant par la dernière lettre, ce qui risque de demander plus d’efforts.